FAQ (Foire aux questions)

Pourquoi cet espace?

Comme outil d'élaboration pour mon travail de sculpture d'abord.

Pour creuser la reflexion, les questions, les expériences qui nourrissent mon travail.

Réfléchir à ce que je fais pour être présente dans chacun de mes gestes. Être présente, ça veut dire avoir essayé d'éliminer ce qui s'impose pour rentrer dans un moule, pour faire comme les autres, pour ne pas être seule, pour "gagner ma vie" ou pour un tas de raisons plus ou moins valables.

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Pourquoi parler de l'imposture?

 

L'imposture, c'est toujours plus ou moins là, comme un tout petit caillou dans ma chaussure. Être honnête, être sincère, être transparente, j'aime tellement ça.

Dans le faire il n’y a pas d’imposture.

L’imposture, c’est de figer le temps dans un dire ; « je t’aime »… L’avenir n’existe pas. Il n’y a que le présent. Je peux le dire. Tu peux le dire : ça n’engage pas.

L’imposture, c’est de réduire l’être à un mot ; « Je suis sculpteur »

  • qui dit ça ?
  • moi !
  • quel culot celle-là !

L’imposture, c’est de « flouter » l’être par le dire parce qu’un mot a une signification très relative ; « c’est une artiste »,

  • d’accord !...
  • d’accord quoi ?
  • j’me comprends…

Alors voilà, j’aime sculpter ; je crois que j’essaie dans ma vie d’ouvrir ma perception le plus que je peux et de l’exprimer autant que je peux : c’est une démarche que je qualifie d’artistique.

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Pourquoi se fatiguer à taper sur un bois ou sur une pierre ?

- pour exprimer quelque chose que je ne pourrais (peut-être) pas exprimer autrement

- parce que j'aime parler avec tout mon être (esprit, âme, mémoire, muscles, sens...)

- parce que ça me donne le temps de prendre le temps et si je prenais autant de temps pour parler, je dirais moins de bêtises

- parce que ça implique un corps à corps et j'aime ça

- parce que personne ne l'attend, c'est mon dire libre et désinteressé

- parce qu'après, je dors bien... quoique

 

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Pourquoi faire de la sculpture?

J'ai d'abord modelé en terre, des hommes et des femmes qui avaient la force, inouie à mon point de vue, de poser nues, simplement.

En cherchant à transcrire leurs formes, j'y trouvais une grâce infinie et ce quelque soit la morphologie du modèle.

Ces moments de modelage étaient de purs moments de bonheur.

J'ai ensuite fait des portraits et j'ai adoré chercher, dans le volume, ce que je pensais être plutôt un état d'âme.

J'étais étonnée de trouver une certaine similitude dans mes différents portraits.

Et puis la pierre, le bois, la magie de voir sortir d'un volume un être que j'attends et en même temps qui me surprend.

La constante dans ces différentes façon de faire de la sculpture, c'est un état de joie profonde.

Je vais être honnête, cette joie, j'ai envie de la partager. Je crois que j'ai un peu besoin que mes sculptures donnent de la joie ou de la force aussi à ceux qui les regardent.

Quand je fais de la peinture, j'ai l'impression d'accroître ma perception des couleurs, d'enrichir ma palette d'émotions, de mieux voir le monde. J'attends de la taille le même bonheur, en 3D voire 4.

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Pourquoi explorer le territoire du jeu?

Parce qu'il est vaste comme la vie, qu'il est présent partout si on veut le voir, permettant ainsi de se poser la question "est-ce qu'on s'amuse finalement?". Si on ne s'amuse pas on n'est plus dans le jeu; on entre dans la stratégie, la volonté de gagner, de paraitre, d'avoir du pouvoir.

Le jeu à l'état pur serait celui de l'être et du bonheur qui va avec.

On peut jouer un personnage pour le plaisir de changer de peau, ressentir des choses nouvelles, on peut jouer de l'agogo dans une fanfarre pour le plaisir de sentir le groove à un certain moment, en harmonie avec les autres, de transporter les auditeurs comme on est soi-même transporté; jouer aux cartes pour flirter avec la chance; jouer au rugby.. Pourquoi?

 

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